Fil rouge de l’été : une fourmi m’a dit
Une fourmi m’a dit : dialogue avec un insecte.
Dans la forêt, bien à l’abri dans ma fourmilière, moi la fourmi rousse (Fomica gr rufa), je vis en colonie. Je suis comme vous dites les humains un insecte eusocial. C’est-à-dire que tout comme les abeilles et les termites, nous avons une vie sociale très élaborée (coopération dans les soins aux œufs, plusieurs générations au sein d’une même colonie et présence d’une seule femelle pondeuse assurant la reproduction de la colonie).
Juste après ma naissance, je me suis occupée du nettoyage du nid et des œufs encore en couvain. Je voyais les fourmis plus aguerries qui avaient la chance d’aller dehors explorer le monde.
J’ai dû patienter plusieurs semaines avant d’aller moi aussi en dehors de la fourmilière.
Et là, mon travail a continué : maintenant, il me fallait partir à la recherche de nourriture pour la colonie ou bien d’eau ou bien encore de brindilles et d’aiguilles de pin ou de sapin pour former et agrandir notre maison, et rapporter tout cela avec ténacité et courage.
Pour construire notre nid souvent au pied d’un arbre, il nous faut plusieurs années. Imaginez le nombre de voyages que j’ai du réaliser pour apporter avec mes sœurs tous ces matériaux.
Alors avec toutes les habitantes de notre colonie, lorsque nous voyons arriver un prédateur, nous lui envoyons des jets d’acide formique pour l’éloigner et qu’il ne vienne pas dévorer les œufs dans la chambre de ponte et la crèche.
Cependant, il y a un prédateur plus destructeur que les autres : les humains.
Quelle horreur lorsque nous les voyons arriver avec des bâtons qu’ils enfoncent dans notre dôme ou des cailloux qu’ils jettent sur la fourmilière si patiemment élaborée. Et pourquoi ? Pour le seul plaisir de détruire ?
S’il vous plaît, la prochaine fois que vous promenez en forêt et que vous voyez un dôme au pied d’un arbre, approchez vous doucement et observez le travail accompli, cette merveille d’architecture imperméable qui nous permet de survivre en hiver sous la neige et avec des températures négatives.
Voilà ce que m’a dit la fourmi dans la forêt l’autre jour, quand je me promenais dans un bois de sapin et de hêtres, bien à l’abri près de sa colonie, surveillant avec attention les premiers pas d’une jeune sœur.
Aussi, touchée par son appel, je lui ai promis de parler d’elle et de ses soeurs dans la Gazette des humains, celle de Vaulnaveys, pour que plus jamais vous ne voyiez les fourmis comme avant.
Alors si vous voulez en savoir plus sur les fourmis, observez bien ces petits insectes très utiles dans la nature, et consultez ces quelques sites.
http://www.cancoillotte.net/spip.php?article450
http://fort.thomas.free.fr/Fourmiliere.htm
http://aramel.free.fr/INSECTES14ter-5.shtml
http://www.dictionnaire-amoureux-des-fourmis.fr/F/Fourmis%20rousses/Fourmis-rousses.htm
S.V.